Les fontaines de Mantes
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Les fontaines de Mantes
Sources : Limay et ses habitants M. BOURCELIER et C. EBERHART
Richard HUBERT
Gaston MARIN
Chronique de Mantes A. DURAND et E. GRAVE
Histoire de Mantes et du Mantois M. LARCHIVER
Mantes et son arrondissement V. BOURSELET H. CLERISSE
L’histoire des fontaines ne peut se contenter d’une simple projection sur ces monuments, il est également important de savoir comment circulait leur alimentation en eau.
Ce sera dans les années 1500 que notre Jolie ville de Mantes commencera à être alimentée en eau. Le point de captage était la source de « la Carrelée » (À proximité du château des Célestins à Limay) que la ville partageait avec les Capucins de Limay. Dans un premier temps l’eau est acheminée par des canalisations en grès qui ont été progressivement remplacées, à la demande du maire M. Eustache de FLICOURT, par une canalisation en plomb en augmentant le diamètre. Les autres puisages étaient la Seine et les citernes. C’est le 7 novembre 1821que la ville se rend acquéreur de la source de le Carrelée.
Ces constructions étaient sources de problèmes. De nombreuses fuites consécutives à l’usure, aux aléas climatiques, etc. avec les tuyauteries en grès d’où des pertes d’alimentation, c’est pour cette raison que M. de FLICOURT, maire de Mantes mais aussi avocat du roi au présidial, a fait augmenter le diamètre de ces canalisations. C’est également lui qui aurait fait rétablir l’alimentation en eau dans les années 1689 pour alimenter 3 fontaines (parvis Notre-Dame, devant l’Hôtel de ville et rue Porte aux Saints). Cet approvisionnement était inexistant depuis une trentaine d’année. C’est vers 1755 que le maire M. DESME décide de refaire les canalisations de plomb qui se bouchaient en augmentant à nouveau le diamètre d’écoulement. Il propose à certains bourgeois un raccordement individuel pour 10 livres par foyer et par an. Le 01 septembre 1770, après le passage du courrier, la chaussée au niveau du pont s’est écroulée provoquant une nouvelle rupture de la canalisation. Le 22 avril 1814 les canalisations de plomb sont remplacées par une canalisation en fer.
Bien entendu l’histoire d’eau à Mantes n’est pas aussi simple et fera, peut-être, l’objet d’une autre page d’histoire.
La fontaine du Marché aux Harengs puis fontaine Renaissance
C’est aussi dans les années 1500 que l’on trouve l’existence d’une première fontaine place du marché au Hareng devant l’hôtel de ville, La ceinture de pierre était réalisée, ce ne sera finalement qu’en 1521 que la construction commencera. Un rapport des jurés du 6 mai 1516 s’interroge sur l’arrivée des canalisations à cette fontaine et la possibilité de faire passer les tuyaux sous le pont, l’autorisation a été donnée le 15 juillet. Denis GRIMONT, maire passa un marché avec le fontainier TROUILLOT en date du 7 mars 1519 et le marché avec les maçons en date du 8 mai 1520. Pas de représentation ni croquis mais nous savons, d’après CHRESTIEN, que le bassin avait un diamètre de 2.08 mètres et une colonne de 1.99 mètre.
En 1526 Le maître d’œuvres des maçonneries de Mantes, Nicolas DELABROSSE réalisa le bassin de cette fontaine (on lui attribue également la construction de la Porte-des-comptes et le cœur de Saint Maclou, un ouvrage magnifique dont CHRESTIEN ne manquera d’éloges sur cette construction.
Fontaine majestueuse dont il ne reste que le pilier principal et deux vasques de la fontaine primitive, le bassin a disparu. La vasque principale de 2 mètres de diamètre, entre chaque sculpture un écusson aux armes de Mantes, la seconde vasque est « exécutée dans un sentiment du goût le plus pur », le chapiteau octogonal est décoré de feuilles d’acanthes très fines. Un enfant qui projette des jets d’eau termine cette construction. Le récit A. DURAND et E. GRAVE dans la Chronique de Mantes décrivent très en détail cette fontaine.
En 1689, le bassin est rehaussé et l’enfant qui couronnait la fontaine est retiré, le bassin est un octogone orné de mascarons. Un jeton est frappé en mémoire de cette restauration.
Alphonse DURAND et Eugène GRAVE lance une alerte pour sa restauration qui était envisagée en 1870 mais non réalisée pour cause de guerre. Le 4 septembre 1900 le conseil municipal envisage son déplacement dans le square Saint Maclou voir sa destruction, cette construction ayant un état de vétusté avancé et présente un réel danger. Le vote d’un crédit de 3 000 francs le 2 juillet 1906 est enfin validé. Ce ne sera finalement qu’en 1908 que le bassin et la grande vasque seront restaurés par M. DESJARDINS sculpteur-marbrier Mantais.
Fontaine renaissance restaurée au début du XXe siècle. Cette restauration ne pouvait pas être le reflet exact de l’ancienne, elle a d’ailleurs fait l’objet de nombreuses critiques. Cette fontaine était l’ornement de la place de l’Hôtel-de-ville de 1909 à 1942.
En 1942 la petite vasque est jetée à terre par des éléments de la troupe d’occupation. Détruite partiellement lors de bombardements alliés le 30 mai 1944 les morceaux seront récupérés. Une reproduction est déplacée rue de la Heuse, les originaux sont en lieux sûr dans les archives de la ville.
Elle est maintenant installée rue de la Heuse rappelant à tous cette cohabitation de l’ancien et du moderne.
Cette fontaine renaissance fait partie des fontaines Françaises classées MH en 1862 sous le numéro PA00087511
La fontaine Monumentale
En 1590, par ordonnance d’Henri IV, la Fontaine Monumentale de la place de l’Etape, c’est M. D’O qui se chargera de cette mission. Cette construction se situait au centre du mur de soutènement de la place du parvis de la collégiale qui était à l’origine le rempart du Fort qui allait de l’Hôtel Dieu à la rue du Fort (cette fortification fût détruite en 1432). Sur cette fontaine fut posée la croix de Notre-Dame provenant du parvis de la collégiale en 1685. Une gravure de Ransonette de 1791 montre la fontaine surmontée de la croix et la base des remparts. Cette croix à, semble-t-il, disparue rapidement car en 1841 la fontaine est seule au centre de la place, la grande croix disparue on y voit une potence support d’éclairage public. Sur une lithographie de Maugendre la lanterne a disparue, le bassin est refait en demi-lune, on y voit également l’horloge qui avait été remplacée pendant les travaux de 1858. Cette fontaine sera détruite définitivement en 1880.
Ce serait également en cette année 1590, toujours par ordonnance d’Henri IV que sera construite la fontaine du Marché au Pain, M. D’O sera également le « chargé de mission » pour cette construction. Situé rue Porte aux Saints à la hauteur de la rue d’Arnouville, de la rue des Nonains et des Pélerins
En mai 1715 la fontaine fût démolie avant d’être reconstruit en 1755 sous l’autorité de M. DESME. Elle aurait été supprimée définitivement en 1894.
La fontaine du Marché aux Bestiaux
Située en bordure de la rue de Lorraine et de la place de Lorraine (ancien chemin des Rondes, puis rue de la Seraine (jatte en terre cuite servant à faire cailler le lait) et Chemin aux Bœufs. En 1867 construction de cette fontaine pour laquelle nous avons peu d’informations, qui était l’architecte, qui a demandé sa construction, qui l’a construite. Elle sera détruite en 1921 pour laisser la place à la construction du cinéma théâtre.
Située place de Rosny, construite en 1813. Lors de sa démolition, ou transfert volontaire de cette fontaine, une carte postale nous montre son emplacement sur l’ile aux Dames.
Le bassin a été longtemps relégué sur l’ile aux Dames jusque dans les années 2021. Cet espace qui a été travaillé pour aménager l’entrée de l’actuel parc Michel SEVIN. Mais où a été entreposé ce bassin ? Dans les archives de la ville ?
Michel POTREL
Date de dernière mise à jour : 01/05/2023
Commentaires
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- 1. Leloup edith Le 17/06/2023
Très intéressant bravo
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